Si les supports vidéo d’éducation ont accompagné les pratiques enseignantes dès la démocratisation du cinématographe comme nous le montre la littérature spécialisée (Bessou, 1920 ; Cinéma et Education, 1934 ; Tardy, 1966 ; Jacquinot, 1977 ; Aumont et al, 1983), une autre démocratisation, celle du Web 2.0 des années 2000-2010, rendant les supports vidéos accessibles à tout.e.s, bouleverse le catalogue à disposition des enseignant.e.s (Bruillard, 2019), tout en invisibilisant les conditions de productions et de diffusions de ces outils didactiques. Notre enquête quantitative effectuée entre septembre et octobre 2024 auprès de 454 enseignant.e.s d’Histoire de collège, objet de cette communication, vient éclairer ce postulat et apporte des éléments pour répondre à la question suivante : les enseignant.e.s d’Histoire, ayant pourtant un rapport disciplinaire particulier à la vidéo (Briand, 2018), maîtrisent-iels les informations et savoirs qu’un support vidéo numérique diffuse lorsqu’iels l’utilisent en classe, d’autant plus lorsque ce support a été produit et diffusé sur Internet ? Si cette enquête nous donne quelques éclaircissements, elle interroge la place de l’enseignant.e entre les « New Millienium Learners » (Redecker, 2009) et les outils numériques. Elle permet également de réactualiser la notion d’environnement didactique (Chevallard, 1985) et le décorum (Goffmann, 1973) comme média intersémiotique (Jaillet, 2006).