La démocratisation de l’enseignement supérieur en France et au Québec a donné accès à l’université à un large public après la Seconde Guerre mondiale. Les réformes des dernières décennies, empreintes de l’idéologie néolibérale promouvant la marchandisation des biens et services à l’échelle mondiale, a affecté en profondeur la formation universitaire massifiée (Côté et Allahar, 2010). L’université évolue désormais en contexte où le jeu de la concurrence implique pour celle-ci de concevoir et de financer des formations adaptées à un marché économique globalisé et en transformation permanente. Le concept de destruction créatrice de Schumpeter (1942) et sa composante instrumentale, la nouvelle gestion publique, orientent notre réflexion. La professionnalisation de la formation universitaire est un phénomène qui n’est pas nouveau, mais dont le visage contemporain soulève des préoccupations quant à la portée civilisationnelle du développement et de la transmission des savoirs universitaires (Freitag, 1995). Cette communication soutient la thèse selon laquelle la professionnalisation actuelle de la formation universitaire est liée à la mutation de l’université d’un statut sociétal d’institution à celui d’organisation inscrite dans un processus de transformation permanente en lutte pour le succès suivant une logique marchande globalisée. Nous discutons également des impacts de cette mutation sur le travail des universitaires.