L’éducation à l’orientation renvoie à l’acquisition de connaissances, de savoir-faire et d’attitudes pour soutenir les choix de programmes d’études, de carrière ou les reconversions désirées ou contingentes. Divers travaux ont mené à l’opérationnalisation de ces savoirs en orientation. Certains pays anglosaxons, dont le Canada, les États-Unis, l’Australie, l’Écosse et l’Angleterre, se sont dotés de référentiels en orientation dans leurs programmes de formation obligatoire (Sultana, 2018). Dans les états francophones, tels la France, la fédération Wallonie-Bruxelles ou le Québec, l’implantation est soit récente ou en cours. De tels dispositifs ont été conçus pour soutenir l’orientation tout au long de la vie (OCDE, 2004) dans le contexte des turbulences socioéconomiques et de la précarité d’emplois. Toutefois, on s’interroge à savoir dans quelle mesure ils sont porteurs de justice sociale. À partir d’une revue documentaire, nous analyserons le référentiel des contenus d’orientation scolaire et professionnelle implanté au Québec depuis 2020 en mobilisant le concept de « capabilités à s’orienter », une adaptation au champ de l’orientation de l’approche par les capabilités développée en sciences économiques par Amartya Sen (Picard et al., 2015).