La légitimation des variétés régionales du français, revendiquée aujourd’hui par de nombreux locuteurs et spécialistes (Francart, 2010, Klinkenberg, 2015), s’inscrit dans un projet de société ambitieux : ériger la diversité culturelle, linguistique, au rang d’acteur démocratique essentiel. La reconnaissance des variétés régionales permet une désinhibition des communautés francophones « décentralisées », la Belgique francophone notamment, à l’égard de la norme du français standard et des pratiques affranchies du sentiment d’insécurité linguistique. Notre communication témoignera de pratiques expérimentales au sein d’un cours de didactique du français menées avec de futurs enseignants pour sensibiliser à cette évolution des postures et didactiser ces activités discursives avec un regard réflexif. L’exercice de la conscience linguistique comme moteur de l’identification et de l’inclusion des variétés régionales est pertinent car il développe une compétence de littératie, vigilante à la portée morale, culturelle, idéologique des énoncés. L’activation pédagogique s’est réalisée par le biais de méthodes actives et interactives ( classe inversée, recherches collectives, débats contradictoires…) qui donnèrent du sens à la visée de ces objectifs. Un bilan provisoire – plutôt un questionnement- sur quatre années de ce parcours professionnel mettra en évidence la richesse humaine et culturelle de ces démarches mais aussi la difficulté de les fonder complètement.