Le déclin de l’attractivité de la profession enseignante est devenu une préoccupation centrale des politiques éducatives. Une des solutions préconisées pour y faire face est l’élargissement des viviers de recrutement des enseignants (Périer, 2019), en permettant notamment un accès facilité à des individus rejoignant la profession enseignante après avoir connu d’autres expériences professionnelles. Nous étudions la bifurcation dans l’enseignement de ces enseignants « en seconde carrière » (Berger & D’Ascoli, 2011), en la considérant comme le résultat d’un processus (Mendez, 2010). Nous retraçons le parcours de l’individu, les expériences précédentes, la prise de décision et le cheminement vers la concrétisation du projet. Nous développons les différentes séquences et événements (Abbott, 2009) qui composent la trajectoire, les moteurs de l’action (Pérocheau & Correia, 2010) menant à la bifurcation (Grossetti, 2009), et les contextes dans lesquels cette dernière s’inscrit. 20 entretiens semi-directifs ont été menés dans le cadre de ma thèse en sciences de l’éducation, sur la base d’une typologie quantitative des trajectoires. Nous nous focalisons ici sur trois de ces entretiens que nous étudions plus en profondeur, et nous penchons sur les logiques différenciées d’attractivité et d’accès eu le métier.