Au Québec, le travail des enseignant.e.s en adaptation scolaire (EAS) reste méconnu. Ils représentent pourtant plus de 12 % de l'effectif enseignant offrant la formation générale des jeunes. Sachant que l’insertion professionnelle comporte certains défis, cette recherche vise à décrire le travail des EAS débutants, chargés d'enseigner en classe spéciale. Le travail est envisagé sous différentes facettes, soit le travail prescrit, réalisé et vécu (Dujarier, 2018). Notre recherche vise aussi à identifier l'apport perçu de la formation initiale en adaptation scolaire et sociale, laquelle doit préparer à un large champ d'intervention (populations d'élèves, matières, programmes et contextes d’enseignement variés). Privilégiant une approche qualitative, la collecte de données a été effectuée auprès de 18 enseignantes diplômées d’un même baccalauréat, au moyen d’un journal de bord de l'enseignante et de l'entrevue semi-dirigée. Ces données ont fait l'objet d'une analyse thématique (Paillé et Mucchielli, 2021). Les résultats mettent en lumière la diversité et les spécificités associées à leur travail, les aspects plus ou moins appréciés de leur formation et les décalages ressentis entre celle-ci et la complexe réalité du terrain. Ils apportent ainsi un éclairage pour les personnes responsables de la formation en adaptation scolaire et celles chargées du soutien à l’insertion professionnelle.