Le propos de cette communication est de réfléchir à la manière dont les SIA en éducation rencontrent les questions de genre. Cette question suscite de nombreux points de vigilance et cette communication abordera les suivants : • un risque de fragilisation de la profession qui se retrouve confrontée aux SIA malgré un manque de formation et peut-être de compréhension des enjeux, • la tentation d’un pilotage de l’activité d’enseignement et des institutions par les données, qui risque d’une part de déposséder les professionnel·les de l’éducation (métiers très largement féminisés) de leur expertise, mais également d’éloigner les instances de pilotage des réalités du terrain au nom d’une objectivité qui n’est en fait que la subjectivité des concepteurs de ces pilotages • une tentative d’automatiser et d’objectiver le travail du care, par essence subjectif et incarné ce qui réactive les fantasmes cybernétiques de régulation et de contrôle, présents dès les premiers discours sur l’IA, dans les années 1950. Ces enjeux sont particulièrement importants en période de pénurie de personnel éducatif, alors que la tentation est grande de former au plus vite des enseignant·es, en espérant que l’IA pourra pallier leur inexpérience et les lacunes d’une formation initiale écourtée.