Comme dans de nombreux contextes francophones, la Belgique connaît depuis plusieurs décennies une intensification du recours aux données de recherche dans la régulation des politiques et pratiques éducatives (Delvaux et Mangez, 2013 ; Mangez et al., 2009). Dans une récente publication, Revaz et Draelants (2024) analysent les facteurs sous-jacents à cette évolution mêlant evidence-based policy et régulation par les résultats, tout en montrant comment ces principes ont transformé les modalités de gouvernance du système éducatif en Belgique francophone. Les auteurs illustrent ces dynamiques par l'exemple du Pacte pour un enseignement d’excellence, ensemble de réformes pédagogiques visant à accroître l'efficacité et l'équité du système scolaire. Dans cette communication, nous nous appuierons sur les constats établis par Revaz et Draelants pour approfondir deux questions : 1. la justification du Pacte par des données et indicateurs issus de diverses enquêtes et évaluations et 2. l’utilité de ces données dans la mise en œuvre et le suivi des réformes. À partir d’analyses thématiques des textes fondateurs du Pacte, nous examinerons la pertinence du recours aux données quantitatives et aux indicateurs standardisés dans la gestion des systèmes éducatifs. Enfin, nous explorerons les enjeux démocratiques et de pouvoir que ces pratiques soulèvent, en questionnant leur impact sur les processus décisionnels et les acteurs impliqués.